Écologie et cultures populaires : les modes de vie populaires au secours de la planète (Paul Ariès).
Editions UtopiaCe livre est fondé sur un constat : les milieux populaires ont un bien meilleur bilan carbone que les classes aisées et les écologistes. En suggérant que ces bons scores ne soient que la conséquence de l'incapacité financière des « gens de peu » à consommer davantage, on leur dénie la capcaité à rêver, penser, vivre autrement.
Après avoir interrogé les chiffres des rapports officiels, Paul Ariès montre que les bilans carbone des gens ordinaires, non pas ceux d'ailleurs ou d'autrefois, mais des 80 % de Français qui vivent avec un revenu égal à 1 à 2,5 fois le SMIC ont des émissions de CO2 six fois plus faibles que les classes aisées.
L'auteur invite à relativiser les thèses de Veblen et de Bourdieu sur l'imitation par les milieux populaires des modes de vie des riches et sur l'idée d'une domination sans faille. Il propose de redécouvrir d'autres auteurs comme Michel Verret ou Jacques Rancière mais aussi toute une tradition historiographique, littéraire, cinématographique qui autrefois valorisait bien davantage le peuple.
Sans angélisme, Paul Ariès propose de penser les gens ordinaires, qu'il nomme aussi « gens du commun », comme les principaux acteurs de la transition écologique. Il démontre que les pauvres ne sont pas des riches auxquels ils ne manqueraient que du capital économique, que les milieux populaires ne sont pas des classes aisées auxquelles ne manqueraient que du capital social, culturel et symbolique. Ils entretiennent d'autres rapports à la vie, au travail, à la consommation, à la propriété lucrative, au temps.
Paul Ariès montre que tout ceux qui disent seulement que les riches détruisent la planète font le choix de s'arrêter à mi-chemin. Il faut décoloniser notre imaginaire.
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